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Les Zoos humains

Les Zoos humains

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la-spa-de-la-guadeloupeC’est quelque chose dont l’occident parle peu car en ce 21ème siècle, ce qui s’est passé entre 1810 et 1942 peut -être considéré comme une vraie honte, un vrai scandale : 35000 personnes ont été arrachées à leur terre natale, souvent par la force, pour être exhibées, comme auparavant les animaux exotiques pour le plus grand plaisir du public occidental. On considère qu’un milliard et demi de spectateurs sont venus, voir, s’amuser, rire pour se conforter à l’idée que la race blanche était tellement supérieure à ces sauvages-là. Ce n’était pas des humains comme les autres, c’était des animaux un peu évolués, voire des objets. L’Angleterre, la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal, tous ces pays ont gagné beaucoup d’argent avec ces spectacles-là. Et surtout, surtout cela permettait de légitimer la colonisation, de justifier qu’on pouvait se partager l’Afrique comme un gâteau et d’autres territoires. Qu’on pouvait même rayer de la terre la culture, les croyances, les modes de vie de certains peuples et de ce fait qu’on avait le droit de voler leurs terres, leurs richesses, pour se les approprier. Après Dieu on était les maîtres du monde, n’est-il pas ?

Ils se sont partagé l’Afrique entre 1890 et 1917, le tout en parfaite impunité telle une association de malfaiteurs. On avait le droit de voler, de détruire des petits morceaux du monde ! On était Dieu ! Qui allait s’élever contre ? L’empire Britannique ? Lui qui a été le plus grand empire colonialiste ? La Belgique ? Elle qui a décidé que le Congo était sa propriété ?

Les Etats-Unis ? En 1920, ils se sont emparés des Philippines, et le génocide indien ! La France ? Son empire colonial était 3 fois plus étendu que celui des Romains !

Ces femmes, ces hommes, ces enfants ont été d’abord montrés dans les maisons des nobles et des riches ; auparavant les signes extérieurs de richesse étaient de posséder un fauve, un éléphant, une girafe ou quelques macaques. Souvent mode varie !

Avant on se contentait d’aller voir « les monstres » dans les cirques : les nains, les géants, les sœurs siamoises, les femmes à barbe, les très gros….. Mais avec la mise en scène des sauvages on allait gagner encore plus d’argent et on allait enfin pouvoir justifier le vol des terres et le partage du monde, et naturellement montrer la puissance de ces pays colonialistes : puissance militaire, puissance intellectuelle, puissance de l’argent, puissance de la civilisation. Nul doute on savait qui était le dominant, le maître et qui était le dominé, l’esclave ! Les scientifiques ont légitimé tout cela ! Ils ont accouru du monde entier, à Berlin, à Paris qui se prenaient de ce fait pour le centre du monde. Je ne suis pas sûre d’ailleurs qu’il faille le mettre au passé ! Les intellectuels parisiens se croient souvent très supérieurs aux autres. (J’ai été sollicitée pour aller travailler à Paris on m’a dit que si je restais en Guadeloupe je ne serais rien, je ne ferais rien mais qu’à Paris…..!

 

Qui étaient ces hommes, ces femmes, ces enfants considérés comme laids, difformes, barbares, avec des mœurs particulières, hideuses pour un homme civilisé. On les pensait cannibales, leurs corps nus, leurs fessiers avantageux, la taille de leur pénis, les seins à l’air, tout ceci ne pouvait être que le signe d’une sexualité débridée, voire l’œuvre du diable. Les fantasmes sexuels allaient bon train ! On pouvait donc à ce titre les faire voyager en bateau parfois 1 mois durant, avec le froid, la pluie, car ils étaient des moins que rien. On pouvait leur faire passer des journées entières, enfermés dans un enclos.

Pour ces êtres humains-là quelles tortures ont-ils dû endurer ? Ils n’étaient pas habitués au fond de leur forêt, de leur bush, aux bruits, au froid, à la foule et ils étaient encore moins immunisés contre les maladies des hommes blancs. Ils n’avaient plus leur nourriture habituelle, plus la liberté qui était leur seul vrai mode de vie : plus de chasse, plus de cueillette, plus de pêche, ces humains-là pouvaient marcher et courir sur de très longues distances. Leur mode de vie n’était pas de rester assis des heures durant comme les blancs. Là dans leur enclos on va leur demander de jouer aux cannibales : il faut faire frissonner les foules.

 

Mais d’où venaient-ils ?

 

  • Les Fuégiens de Patagonie.

Les Zoos humains

Ils sont très intéressants pour l’Occident car c’est la 1èrefois que les scientifiques peuvent les examiner. Ils demanderont même le droit d’examiner le sexe des jeunes filles. Les Fuégiens ont refusé. A chaque fois qu’un décède les savants exigent d’avoir des morceaux de son corps. Ils étaient 11 à l’arrivée, 2 repartiront chez eux, mais ils ont amené avec eux une drôle de richesse de l’Occident : la tuberculose.

Conclusion le dernier survivant est mort en 1970, tout un peuple a été ainsi décimé, ce qui a permis de pouvoir récupérer toutes leurs terres sans vergogne. Eux ils seront en bas de l’échelle de l’évolution de l’homme.

 

  • Les Aborigènes d’Australie

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C’est CUNNINGHAM qui va faire voyager les aborigènes. Là aussi cela va permettre aux européens de confisquer leurs terres. Arrivés sur le bateau, CUNNINGHAM leur a confisqué leurs vêtements pour ne pas qu’ils s’échappent car ils s’étaient déjà révoltés. On les dit cannibales, mais ce qui les rend particulièrement intéressants pour les spectacles c’est qu’ils sont des lanceurs de boomerangs !

Ils feront une tournée au Canada et en Amérique, plus de 130 villes ! BARNUM, qui autrefois était spécialisé dans les spectacles de cirque avec les monstres, et CUNNINGHAM ont gagné des fortunes !

Quand en 1884 TOMBO un des Aborigènes tombe malade et meurt, son corps sera momifié et vendu aux fêtes foraines. Après l’Amérique on les embarque pour Londres, capitale des zoos humains. FARINI a été considéré comme le plus grand impresario de ces groupes ethniques. Personne n’a voulu voir que ce qui était montré de ces peuples de leur culture, n’était qu’un jeu, voire de l’escroquerie intellectuelle, que rien n’était vrai, ils n’étaient que des machines à sous.

Après le succès fulgurant des spectacles de Londres, ils partent à Saint Pétersbourg puis à Paris. Ils sont humiliés, on leur lance des pièces, du pain. TOMBO dans son pays était un chef ! Les Aborigènes ont tenu à faire rapatrier son corps en Australie pour que son esprit retourne chez lui. Eux aussi sont considérés par les scientifiques comme encore plus bas dans l’évolution humaine.

 

  • Les Kali’na de Guyane

Moliko, une indienne doit quitter son village avec 32 autres indiens en 1882. Ils ne savent pas du tout ce qui les attend.

Roland BONAPARTE est considéré comme un des plus grands photographes de ces sauvages. Ses photos ont permis de montrer à large échelle le pouvoir de la France. Les savants inventent l’anthropologie métrique, et ces mesures montrent la supériorité de la race blanche. HITLER a fait de même avec les Juifs, Tziganes etc…

L’exposition des Kali’na est aussi un grand succès, on les fait jouer avec des pirogues. Mais avec l’arrivée de l’hiver la moitié du groupe décède. Seuls 10 reviendront dans leur village, dont Moliko.

Leurs descendants n’ont jamais fait le deuil des traumatismes que les leurs avaient subis.

 

Au début du 20ème siècle ces expositions universelles et coloniales connaissaient un énorme succès, à Paris c’est au jardin d’Acclimatation que les exhibitions ont lieu. Il faut savoir que c’est au nom de ces différences raciales que les pouvoirs impériaux ont pu tout faire. Merci les scientifiques : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ! »

  • Les Pygmées Batoua du Congo

 

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OTA BENGA: 1m 41 a été le plus populaire d’ente eux. Les scientifiques considéraient qu’ils étaient les moins civilisés de la planète. LEOPOLD II roi de Belgique a permis l’utilisation de la force pour les capturer. Mais qu’est ce que le dictionnaire donne comme définition au mot ségrégation : « Action de séparer à l’intérieur d’un même pays des personnes d’origines ou de races différentes, en leur refusant certains droits civils ou politiques ».

Les exactions brutales des Belges ont été importantes : on a justifié leur infériorité génétique par leur petite taille considérée comme anormale, ceci pour les asservir d’avantage, le tout grâce encore aux preuves des scientifiques. Ils ont été considérés comme symbole des plus grands sauvages : leur petite taille faisait qu’ils étaient assimilés aux singes.

Leur coutume de tailler leurs dents en pointe était la preuve soit – disant qu’ils étaient cannibales. Leur « impresario » Samuel WERNER a reçu la médaille d’or car avec l’exhibition des Pygmées il a obtenu 20 millions de spectateurs. OTA BENGA s’est retrouvé en cage avec un singe, on lui demandait de jouer avec son arc et ses flèches. Les pasteurs l’ont récupéré et envoyé dans un orphelinat, ils lui ont donné une éducation occidentale :

Lui a essayé de vivre selon ce modèle-là, il a même tenté de travailler. Il s’est suicidé, une balle dans le cœur, quelques années après.

 

  • Les Kanaks de Nouvelles Calédonie

Marius KALOÏE a 21 ans quand il décide avec 100 autres Kanaks de partir de Nouvelle Calédonie. On leur promet qu’ils reviendront dans 1 mois. Comment pouvaient-ils imaginer la honte qu’on leur ferait subir sur : on commence par leur imposer de parler leur dialecte alors qu’ils ont tous une parfaite maîtrise du Français. Ils iront tous au Jardin d’Acclimatation, du moins ceux qui ne sont pas morts de la malaria sur le bateau et ceux  qui n’ont pas été jetés du haut du bastingage. Ils arrivent à Marseille, naturellement c’était un piège : aucune promesse n’a été tenue. Le spectacle consistait à les faire danser toute la journée ou à simuler des combats. Une partie d’entre eux part en Allemagne à l’exposition internationale. Là Gaston DOUMERGUE inaugurera le pavillon officiel de la Françe. On vendra en quelques mois 33 millions de tickets, à cette période-là la France est à l’apogée de son empire colonial et il faut montrer au contribuable où part l’argent car les colonies sont un gouffre financier. S’il s’agit d’éduquer des sous hommes, de les civiliser, ça c’est une tâche noble qui peut légitimer les flots d’argent dépensés. Mais avec les Kanaks les choses se passent mal : ils se révoltent.

En 1932 ils regagneront leur pays. Seul Marius KALOÏE refuse de partir : il est tombé amoureux d’une Française et il l’épousera.

Cette exhibition des Kanaks est la dernière en Europe. Les spectateurs se lassent, il faut dire qu’il y a maintenant le cinéma, le 1er King Kong : c’est à la fin  du 19ème siècle que les frères LUMIERE ont inventé le cinéma. La mise en scène du film est plus variée, le rythme des images est plus rapide, il y a le frisson que donne la musique et le bruitage. Cette salle noire qui fait qu’on est seul devant l’image, les autres, le monde n’existe plus. On peut s’identifier aux héros et héroïnes des films, on se projette plus dans leur histoire. C’est plus revalorisant narcissiquement. Et le frisson est plus important que dans ces zoos humains : le souvenir d’un film peut nous habiter toute une vie !

Il faut savoir qu’on a exhibé aussi à Marseille les petites danseuses Kmers du temple d’ANKOR, fantasme de l’Asie ! Mais, ce qui a vraiment changé la vision que l’Occident avait de ces sauvages ce sont les 2 guerres mondiales : les pays colonialistes ont besoin de chair à canon : il faut une grande armée puissante en nombre. Et quand « les sauvages » défilent sur les Champs Elysées en combattants, défenseurs de la patrie, sauveurs d’un envahisseur plus sauvage que lui, et plus brutal, cela change intégralement la donne.

Avec ces guerres, avec le cinéma, la vision du monde change : l’homme connaît plus de choses, il voyage partout, grâce aux écrans il peut même s’identifier à ce bon sauvage, à ses souffrances, à la joie de sa liberté qu’il voit dans les films. Le rapport dominé-dominant n’est plus la seule règle du jeu relationnel. Il peut un temps devenir l’autre, cette empathie même momentanée permet le respect de l’autre et l’égalité même temporaire.

 

 Il faut savoir qu’il y a encore dans les musées des milliers de squelettes de ces êtres humains. Il faudrait absolument les rendre à leur terre, à leur peuple pour que cette infamie des Zoos humains puisse définitivement prendre fin. Peut-on dire tourner la page ? Cela sous-tendrait que le racisme d’hier est mort et enterré ! Que les ex-spectateurs ont désormais honte ! les Zoos humains, avec cette évidence pour la race blanche que tout ce qui vient d’Afrique ou de lointaines contrées, sont des sous-races, des barbares non civilisés, que c’est l’oeuvre du diable (fantasmes sexuels et sadiques à la clé, qui sont projetés sur l’autre qui ne peut être moi ! Tellement différent !).

Certes tous les représentants de ces peuples qui ont été exposés, raillés, humiliés dans ces spectacles, sont très différents physiquement de la race blanche. Mais nous les Kabyles qui avont vécu le même racisme, les mêmes humiliations, les tortures : quelles explications donner ? Je vous vois de là railler l’argument en disant : oui mais c’est vous qui avez déclaré la guerre à la France ! Soit. Mais expliquez-moi pourquoi lorsque j’ai annoncé à l’hôpital psychiatrique où je travaillais à Lyon dans les services en tant que psychologue clinicien et à l’école d’infirmier en tant qu’enseignant et recruteur, que je me mariais, dans la cagnotte il n’y a eu que des boutons. La coutume veut que l’ensemble des employés du service  se cotise pour offrir un cadeau. Dès le 1er jour où je suis arrivée les infirmiers  criaient dans les couloirs «  c’est aujourd’hui qu’elle commence Rabadjha la Mouquer ? » Ils savaient que j’étais là.  Beaucoup avaient fait la guerre d’Algérie et connaissaient la renommée de mon nom: ABANE. Des infirmiers avaient fait le pari  à qui arriverait à m’inviter pour me faire manger du chat (mon animal favori). Pourtant cela faisait plusieurs décennies que la guerre était finie ! Dans mon prénom il y a « Marie » et avec mes yeux bleus, on peut me prendre pour une Française. Donc le délit de facies ne me concerne pas ! Alors pourquoi ?

Je pense avoir un autre schéma d’explication que la différence des mesures du corps et du visage, d’une couleur de peau ou d’une qualité de cheveux. La Kabylie a subi beaucoup d’invasions, au cours de son histoire les Romains, les Vandales, les Bizantins, les Arabes, les Espagnols, les Ottomans. Mais la Kabylie a toujours été libre et indépendante.

C’est la France qui le 24 juin 1857 l’a annexée à l’Algérie Française.

Imaginez la bataille d’At Iraten : 37000 soldats Français aguerris possédant un armement moderne contre 4000 Kabyles, des paysans qui pour la plus-part avaient eux-mêmes fabriqué leurs mousquets. Ils ont infligé pourtant des pertes humaines importantes à l’envahisseur mais en vain. Cela faisait 27 ans que la France n’arrivait pas à pacifier la Kabylie (1830 était la date de l’occupation de l’Algérie). Les révoltes étaient incessantes. Mais 14 ans après cette défaite une nouvelle révolte éclate en 1871. La réponse a été la déportation de centaines de Kabyles en Nouvelle Calédonie. Donc si je comprends bien on importe des Kanaks pour démontrer à l’Occident la sauvagerie de ces hommes face à la supériorité de la race blanche, mais on en exporte d’autres, des rebelles qui refusent le joug colonial chez les indigènes natifs de cette région. Il est évident qu’entre sous-hommes non civilisés on ne peut que s’entendre et s’adapter même si l’histoire, la culture, la religion sont aussi différentes que l’importance du nombre de kilomètres qui séparent ces 2 peuples. Le « sauvage » n’a qu’un devoir c’est de s’assimiler à tout ce que lui impose le maître.  Si ce n’est pas cela le statut de maître absolu ! Alors qu’est-ce ? Encore aujourd’hui on entend de nombreux discours politiques exigeant l’assimilation de tout migrant. Cela me fait à chaque fois hurler. Il faut exiger le respect des valeurs de la république de la terre d’adoption, il faut exiger l’adaptation à ces valeurs, mais il est inhumain d’exiger l’assimilation. Le migrant seul doit décider s’il s’assimile à cette nouvelle culture en reniant sa culture d’origine. Exiger l’assimilation c’est le même déni, le même refus à la différence, la même façon de considérer la culture de l’autre comme inférieure, voire non civilisée que le faisaient les occidentaux au temps des expositions coloniales. Ce qui fait la richesse de notre monde et pour les croyants la richesse de la création de Dieu ce sont toutes ces différences : la richesse de la variété des langues, des croyances, des modes de vie, de l’alimentation et de l’expression artistique. Cette richesse est précieuse car c’est le terreau de la vie.

Je reviens à l’histoire de la Kabylie mais la suite de l’histoire  vous la connaissez : le 1 er novembre 1954 avec la déclaration de guerre,  qu’on a refusé d’ailleurs pendant très longtemps d’appeler « la Guerre d’Algérie », on disait pudiquement les événements d’Algérie. Cette guerre  a été  gagnée en 1962 par les Kabyles contre la France. Pourquoi le terme même de guerre nous était refusé ? Comment des barbares incultes, non civilisés, tellement inférieurs pouvaient déclarer la guerre à la France qui se prenait pour la quintessence de la civilisation suprême ! On ne peut pas dire que la différence physique a joué pour justifier ce racisme persistant et la permission de torturer. Beaucoup de Kabyles, blonds aux yeux clairs, passent pour des européens. Alors qu’est-ce que c’est ? Le résultat de l’empire colonial légitimant le pouvoir absolu de l’être le plus civilisé sur « les sous-peuples » ?

La colonisation a permis cela ! Le principe de la colonisation pouvait être différent, exemple ALEXANDRE LEGRAND : il a utilisé architectes, artistes, écrivains, scientifiques des peuples qu’il a colonisés et s’est nourri de cette richesse-là pour en faire profiter son monde d’appartenance et il s’est même marié avec une femme issue de cette civilisation-là.  Se convaincre qu’on est la seule vraie civilisation reconnue, le seul mode de vie acceptable, le seul goût pour l’art véritable est l’apanage de l’homme européen. C’est d’ailleurs facile de s’en convaincre il suffit de nier, de ne fournir aucune information, de n’avoir aucun intérêt pour qui peut faire de l’ombre à ces puissants-là.

Alors ne soyez pas étonné de n’avoir jamais vu aucun film sur la Kabylie d’autrefois ou actuelle, de ne pas avoir lu dans vos livres d’histoire des informations concernant notre culture ou les invasions subies ou autres. De ne pas savoir qu’actuellement nous sommes environ 15 millions, et qu’en 2017 le Président Ferhat MEHENNI  du gouvernement Kabyle en exil, l’ANAVAD a déposé une demande de reconnaissance à l’ONU d’un état Kabyle libre et indépendant. Ce sans une seule goutte de sang versée.

 

Je pense qu’il faudrait pour tous les pays qui ont commis des exactions, des crimes contre l’humanité, que soit délivré un casier judiciaire comme pour les individus qui ont commis des délits. L’Allemagne accepte que toutes les horreurs du nazisme soient étalées au grand jour. Ils savent que seules les images de cette horreur-là, passées et repassées, pourront éviter la récidive. L’Allemagne a son casier judiciaire et elle cultive ce devoir de mémoire. Pourquoi la France le refuse-elle ? Pourquoi tout reste caché ? Pourquoi ne laisse-t-on pas le droit au peuple Français d’avoir toutes les informations nécessaires, pour lui même juger, avoir la connaissance et décider de ce que l’on doit inscrire sur le casier judiciaire ?

Manipuler l’histoire et l’information à l’époque d’une sur-information accessible à tous sur tous les écrans, devient une réelle faute et une réelle faiblesse. La force c’est le plein soleil, pas l’ombre et le secret. La force c’est faire son « coming out » devant la caméra.

 

Avec ces Zoos humains, comprenez qu’il n’y a aucune différence entre le non respect de l’homme et le non respect de l’animal. On n’a pas un cœur pour l’homme et un cœur pour l’animal. Et s’il y a la guerre ou un asservissement d’un peuple par un autre peuple ce que l’on fait subir à l’animal, se fera demain pour l’homme. Et tous les amputés du cœur, tous les egos hypertrophiés, tous ceux qui sont ivres de pouvoir sans en mériter un seul petit bout, s’engouffreront dans le rapport maître-esclave, dominé-dominant. Ils légitimeront tous leurs crimes, les tueries, les viols, les vols, les tortures. Ils seront persuadés qu’ils sont des Dieux qui décident qui doit vivre et où, qui est digne d’intérêt ou pas, qui a droit à la liberté et à la reconnaissance des droits civils. La seule garantie contre cela « N’oubliez jamais » et donnez un nom aux exactions de grandes nations contre les « petits peuples » comme le voudrait le code pénal.

 

Mesdames, Messieurs les journalistes votre travail consiste à dire la vérité n’est-il pas ? Pourquoi ne faites-vous pas plus d’émissions télévisées sur les Zoos humains ou sur l’amour de la liberté des Kabyles et leur volonté de redevenir indépendants (le nouveau colonisateur étant le régime arabo-islamiste).

 

Je vous dédie à vous les anciens empires coloniaux ce proverbe Kabyle :

Il y a 3 choses qui font pleurer le ciel (ou rire le chat) : une progéniture ingrate, des frères qui ne s’entendent pas et celui qui se moque de qui le dépasse. Je parle des qualités essentielles qui pour moi font de l’homme un véritable humain : l’humilité devant la connaissance, l’empathie, le respect absolu de la vie et des plus faibles, le droit à la liberté pour le vivant et la sagesse.

 

Je m’appelle Marie-Aude ABANE, et je suis Kabyle, Berbère et psychologue.     

     

 

      

 

 

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