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Réflexion sur la protection animale

Réflexion sur la protection animale

 

Pour ses 80 ans Brigitte Bardot dans l’info-journal de sa fondation , écrivait ceci dans son édito : « s’il vous est impossible d’adopter un animal, alors je vais vous demander un petit effort, pas grand-chose mais d’une grande importance pour moi, réduisez votre consommation de viande, au lieu d’en manger tous les jours, à tous les repas, n’en mangez qu’une ou deux fois par semaine, c’est bien suffisant et moins astreignant que d’arrêter de fumer ou de boire un petit coup ! Et puis ça me rendrait tellement heureuse de penser que, grâce à vous, se réduirait petit à petit le nombre d’animaux innocents et si impuissants qui sont traînés malgré eux aux abattoirs subissant par milliers quotidiennement les affres effroyables d’une mise à mort à la chaîne, qu’ils n’ont en aucun cas mérité. Alors pour eux un grand merci pour cet effort minime que je vous supplie de m’accorder. » Je dois dire que ces propos m’ont interpellée à plusieurs titres.

Tout d’abord je me suis demandée si la protection animale avait le droit de s’immiscer dans les besoins alimentaires des hommes ? Certains humains sont plus carnassiers que d’autres, ils ont besoin de viande et de cet apport en protéines. D’autres sont plus « herbivores » : salade, petits légumes craquants, fruits juteux, voilà de quoi ils se délectent ! Les humains sont omnivores comme beaucoup de singes, les rats et nos toutous domestiques qui finissent par l’être si on leur donne les restes de nos petits plats.

La question ensuite que je me suis posée est comment Mme BARDOT pourra- t-elle vérifier que son vœu a été exaucé ? On peut intervenir pour éviter que dans certaines régions les hommes mangent de la viande de brousse par exemple. Prenons le cas des gorilles des plaines au Cameroun, il en reste 500. Il est évident que s’ils continuent à être tués pour être mangés, l’espèce va disparaître.

Actuellement avec le virus Ebola une grande campagne est menée en Afrique car on ne sait pas comment se transmet le virus. Il serait possible qu’il se transmette par la consommation de la viande de brousse. Ouf ! Merci pour les singes et les antilopes.

La protection animale est concernée par le port de la fourrure car il y a maltraitance : les animaux sont pendus par les pattes pour qu’ils meurent à petit feu. Il paraîtrait que cela rend la fourrure plus belle, en effet les poils sont plus hérissés. Et pour cause la souffrance de ces animaux est indicible : la peur, le froid, la faim : le poil peut être hérissé, il le serait à moins.

La protection animale est concernée par l’utilisation des animaux à titre de loisirs : les combats, les mises à mort dans l’arène : l’animal n’a aucune chance d’échapper à la mort, sans parler des blessures volontairement infligées pour affaiblir la bête ; les cirques : cages exigües, conditions de transport à l’aveugle, le dressage souvent effectué par la douleur. Les animaux sont privés d’herbe, d’arbres, de marche, de leur vie en troupeaux, bref, ils n’ont pas de vie. Comme dans certains zoos où ils ne connaissent que le béton sous leurs pattes. On est très loin des parcs animaliers en Australie, en Afrique, en Afrique du Sud , au Costa Rica, au Brésil où les animaux ont leurs territoires car c0es parcs s’étendent sur des milliers d’hectares. Les guépards peuvent courir et chasser, les éléphants peuvent marcher des kilomètres pour chercher de l’eau, prendre des bains de boue, ce qu’ils adorent, jouer dans l’eau entre eux ce qui resserre les liens sociaux du groupe, les singes sautent d’arbres en arbres.

Et j’en arrive au pire : les animaux pour la recherche scientifique, alors qu’il existe des méthodes substitutives bien plus efficaces. J’ai toujours douté du résultat de ces études car on ne tient jamais compte des facteurs psychologiques. La peur, le stress de l’animal qui peuvent engendrer des facteurs dépressifs voire suicidaires car pourquoi se battre pour vivre quand on vit dans des laboratoires dans des cages d’un mètre sur deux éclairées au néon, qu’on ne voit ni le soleil, ni le jour, qu’on ne sent pas le vent et la pluie quand on n’a pas de vie avec ses congénères alors qu’on est programmé génétiquement pour vivre en société et en plein air et avec de l’affectif entre les membres du groupe c’est-à-dire une vie où :

* les pulsions agressives peuvent être libérées : la place du chef qui se mérite à coups de griffes, de pattes et de dents, les combats pour conserver sa place dans la hiérarchie.

* Les pulsions sexuelles sont également libérées, sans compter tous les comportements d’affection, de tendresse : l’épouillage, les jeux, le contact peau à peau.

* Les besoins d’activité comme sauter dans les branches, courir, se baigner, aller chercher ses fruits ou ses feuilles préférées et les plantes pour se soigner.

Une vie de peur du matin au soir, de stress, de souffrance pourquoi se battre contre la maladie qui a été volontairement inoculée ? Les scientifiques savent qu’avec les gorilles il y a 97% de patrimoine génétique commun avec les humains, 98 à 99% avec les chimpanzés. Alors si les médecins savent que les facteurs psychologiques sont à l’origine des guérisons miraculeuses comme le danseur étoile Patrick DUPONT qui devait être amputé d’une jambe après un grave accident et qui danse à nouveau ; les athlètes des jeux paralympiques et cet homme qui traverse les océans sans bras et sans jambes ! Pourquoi avec Ebola certains guérissent et d’autres pas ? Pourquoi certains humains sont sortis vivants des épidémies de peste, de choléra ? Pourquoi certains survivent à des cancers qui les avaient condamnés à mort ? Tout cela est dû à cet élan vital, au courage, à la volonté de se battre et à une personnalité forte. Alors pourquoi se fier à des résultats scientifiques obtenus dans des conditions où la mort serait plus acceptable et plus douce que la vie que l’on subit.

Oui, tout ceci concerne la protection animale mais la tranche de jambon que l’on donne aux enfants, le morceau de saucisson que l’on partage en faisant les vendanges, les traditions culinaires, la dinde de Thanksgiving, l’oie du réveillon, l’agneau pascal et j’en passe !!!! Non.

Cette prise de position nuit à la protection animale car sous couvert d’aimer les animaux on ne peut pas se transformer en tyran et décider de la vie et des goûts des gens. Notre seul combat valable est d’exiger des conditions d’abattage humaines et non traumatisantes. Les animaux abattus pour la viande Halal et Casher sont plus traumatisés que ceux abattus en occident nous dit-on ? Quand on voit les photos de leurs conditions d’abattage : on a une lame qui leur coupe le cou de 40 cm de long et pour la largeur la lame fait 20cm d’un côté et 15 de l’autre coupant les 2 jugulaires et la carotide en même temps. Il doit falloir une à deux minutes pour que l’animal se vide de son sang. Je dis oui pour contraindre les abattoirs de n’importe quel culte et pays que ce soit, à avoir des conditions non traumatisantes d’abattage. Oui en France ils sont estourbis avant d’être abattus. Mais les cinquante qui suivent en file indienne entendent le bruit de l’arme la peur du mourant, ses cris. Car une bête qui entend l’animal qui est devant elle hurler car elle va mourir est déjà en état de panique d’affolement et de souffrance. Car elle sait que ça va être son tour. Dans toute société animale il y a des cris spéciaux pour prévenir du danger de mort. Certains cris sont spécifiques pour prévenir du danger venu du ciel (avions, arbres rapaces) et d’autres pour prévenir du danger des prédateurs au sol. Certaines espèces ont des cris pour prévenir des prédateurs humains ou des fauves serpents etc… Le langage animal peut être très précis.

L’autre question que je me pose à propos de ces souhaits d’anniversaire c’est leur faisabilité dans le concret, le réel, le plan économique par exemple. Dans un pays exsangue où le taux de chômage explose, si les habitants cessent de manger de la viande, il faut mettre au chômage les éleveurs, les agriculteurs (ils fournissent le fourrage) les bouchers, charcutiers, les transporteurs les chefs de rayons dans les grandes surfaces et ceux qui conditionnent ces produits, les restaurateurs qui ont des spécialités à base de viande. Allez dire à tous ces gens qu’ils vont être au chômage parce que nous on aime les animaux et qu’eux ils sont les méchants, c’est donc normal qu’ils soient punis parce que eux ils ne les aiment pas, puisque la viande est leur moyen de subsistance. Impossible me direz-vous, c’est ce que je pense aussi !!! Et ce n’est pas en agissant comme cela que l’on peut sensibiliser les gens à la souffrance animale et avoir des bénévoles qui consacrent temps et argent pour ce faire.

Et que fait-on de la chaîne alimentaire, de la loi de la jungle, du code génétique : le prédateur et la proie. Les grands fauves, les serpents, les crocodiles mangeront toujours des herbivores ou de petits mammifères. Les oiseaux se nourriront toujours d’insectes, de vers de terre ou de poissons. Dans les parcs animaliers et grands zoos ils ont tous des programmes de reproduction pour les espèces menacées d’extinction, ils échangent les animaux pour assurer le bon renouvellement du patrimoine génétique. Ils euthanasient rats, lapins, chèvres, sangliers pour nourrir les serpents, les rapaces, les crocodiles et autres. Les grands fauves sont nourris avec des quartiers de bœuf. Je ne crois pas que ces animaux accepteront tous d’honorer le souhait de Mme BARDOT pour ses 80 printemps et de lui faire ce plaisir : comme grignoter des feuilles d’acacias et leurs piquants ou quelques racines en regardant le soleil se coucher sur la savane. La nature est ainsi, on a mal pour la petite antilope terrassée et mordue par un fauve, je ne supporte pas de voir cela non plus mais je sais que c’est ainsi que les choses doivent se faire, c’est la loi de la création et contre cela on ne peut rien !

Je pense sincèrement que l’on peut et aimer les animaux et les protéger avec amour et sincérité et se régaler d’un bon poulet rôti ou d’une entrecôte.

Marie-Aude ABANE

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