BP 329 Abymes Principale 97139 Les Abymes
0590 90 12 30
contact@spa-gp.org

Les Croyances et les Animaux Animal de Dieu ou du Diable

Les Croyances et les Animaux Animal de Dieu ou du Diable

SPA de la Guadeloupe

 

L’homme a toujours mêlé ses croyances à l’animal. Ce de façon très différente selon les époques et les latitudes : le chat était déifié par certains peuples ( Dans l’Egypte ancienne, il existait une déesse à tête de chat) ou torturé, brûlé, par d’autres ( ce qui a été le cas au moyen âge où il était assimilé aux pratiques de sorcellerie, et au commerce avec le diable).

La SPA de la Guadeloupe

Lehna: le petit dernier de la maison refuge

Les animaux utiles comme :

* le chien, capital pour la chasse, la garde, la protection de l’homme et dans les pays nordiques pour se déplacer en traîneaux dans la neige.

* Le cheval, pour les déplacements, les voyages et la guerre (la cavalerie).

* L’âne, les mules pour transporter toute sorte de denrées et matériels divers.

* l’éléphant pour le transport des hommes, des troncs d’arbre et travaux divers  et la guerre ( Hannibal les a utilisés pour traverser les Alpes et attaquer les Romains).

Eux ont moins été assimilés à des animaux dangereux car possédés par les démons, donc maléfiques. Ce ne sont pas des animaux considérés comme laids :

– Comme les crapauds, les chauves-souris ou les rats qui eux aussi ont payé un lourd tribut aux pratiques de sorcellerie.

– Ce ne sont pas des animaux qui sont des créatures des ténèbres : comme la chouette et le hibou qui eux étaient considérés comme les animaux de compagnie des sorcières. Les hommes ont peur de leurs cris qui claquent dans la nuit. Ils associent cela à l’annonce de mauvais présages.

 La couleur noire : le pelage noir d’un chien, d’un âne, ou d’un cheval, n’est pas vécu systématiquement comme un animal voué à Satan comme le chat noir, le corbeau avec son plumage noir, brillant, le merle dont la robe noire ne possède pas les reflets de celle du corbeau.

Les chiens, chevaux, ânes, n’ont pas les qualités attribuées aux démons : la ruse, dont le renard est l’emblème. En effet, il passe pour un animal espiègle, fourbe qui déjoue les pièges des hommes, bien plus malin que le loup.

*La paillardise et la lubricité comme le lapin et le moineau, celui-ci est considéré comme aussi rusé que le chat, lui aussi il déjoue les pièges des hommes. Sa cervelle et ses œufs étaient censés avoir des vertus aphrodisiaques. Certes, c’est un animal très ardent en amour, il était d’ailleurs, dans l’antiquité consacré à Vénus.

SPA de la Guadeloupe

* La vie nocturne et souterraine comme les rats et souris. Nocturne comme le corbeau, messager des ténèbres, fidèle compagnon des sorcières. On disait que certains sorciers mangeaient le cœur et les entrailles des corbeaux pour acquérir le don de prophétie. Pour la messe du sabbat, ils invoquaient le diable en criant 3 fois « corbeau noir ».

On perçoit bien comment l’être humain s’est engouffré, enfermé abêti dans cette dichotomie Dieu-Diable, Bon-Méchant. Il n’a cultivé que cette image des opposés ne laissant nulle place à l’existence de simples différences d’espèces et de comportements. Certains animaux trouvent leur nourriture la nuit d’autres le jour, le diable n’a rien à voir là-dedans. C’est leur vision nocturne qui leur permet cela ou leur communication par ultra-sons, et leur mode alimentaire avec le choix de leurs proies préférentielles. Certains animaux petits et fragiles ne sortent que la nuit par survie.

Le mal existe parce que le bien existe. Le combat entre les forces des ténèbres et les êtres de la lumière a toujours existé car l’homme avait besoin de savoir lequel des deux sera le plus fort pour pouvoir le protéger et exaucer ses désirs. Mais c’est aussi par intérêt qu’il se tourne vers l’un ou vers l’autre. Comment expliquer sans cela la sorcellerie ? Ce n’est qu’une pratique magique, le plus souvent maléfique pour obtenir faveurs matérielles, pouvoir, assouvissement de certains désirs, voire la vie éternelle. L’angoisse de la mort chez certains et un goût exacerbé pour le pouvoir peut expliquer qu’on préfère acheter sa vie plutôt que de faire les efforts nécessaires pour l’embellir, réaliser ses choix et ses ambitions. Pour ce faire il faut travailler, étudier et suer le burnous. Le sorcier se monnaie : or, argent, bijoux, biens matériels et autres. Donc on paye sorts, maléfices de toutes sortes, rituels, prières et potions diverses allant du filtre d’amour à l’empoisonnement. Dans la magie noire on invoque le diable, démons de toutes sortes et les mauvais esprits, c’est à eux que l’on demande ce que l’on souhaite. Il faut que le sang des animaux coule : boucs noirs, chats noirs, poule noire etc … Les sacrifices de bébés, d’enfants et d’adultes (prédilection pour les jeunes filles vierges) existent également. Les potions magiques des sorciers ont comme ingrédient principal le crapaud, les rats, les chauves-souris et entrailles diverses d’oiseaux, chats et autres, le sang des menstrues ou des sacrifices, des ossements récupérés dans les cimetières et autres réjouissances ! Au temps des sentences par pendaison le sperme des pendus était très prisé, la pendaison créant une éjaculation réflexe.

SPA de la Guadeloupe

Les êtres humains qui se tournent vers Dieu demandent aussi qu’il exauce leurs désirs, ils lui demandent protection et la paix pour l’éternité. Là aussi on utilise les invocations, les prières, les chants, les rituels des messes. La communion dans l’église catholique consiste à avaler une ostie qui est censée être le corps du christ, et le prêtre boit du vin censé représenter son sang. Cela peut paraître effrayant car cela évoque des fantasmes cannibales. Pourquoi ne pas avoir symbolisé ostie et vin comme partager la force de vie du Christ, ses pouvoirs de guérison, son altruisme et son sens du sacrifice pour autrui.

 Les religions monothéistes ont torturé au nom de Dieu (voire l’inquisition au moyen-âge où les religieux brûlaient vives sorcières et chats noirs qu’on jetait dans les brasiers). On a écartelé, décapité, broyé des corps au nom de Dieu. Certains ont sans hésitation enfermé ceux qu’ils jugeaient hérétiques (comme les Cathares) dans les églises en y mettant le feu. C’est fou on brûle des êtres humains dans le temple du seigneur !! Pourtant si on prend le cas des Cathares par exemple, ils étaient chrétiens ; leur seul grand tord était de croire que l’homme n’avait pas besoin du clergé, pour communiquer avec Dieu. Ils pouvaient le faire directement même en dehors des lieux de culte. Et pourtant Jésus a dit : « Mon royaume est en dehors de vos églises ».  Le Pape et tous les membres du clergé se sont sentis alors très en danger mais il y avait aussi leur fabuleux trésor qui attisait leur convoitise. Cela était suffisant pour les éradiquer. Très peu ont échappé au massacre, mais le fameux trésor n’a jamais été retrouvé ! Idem avec les Templiers, ces moines soldats qui ont été les comptables et gardiens des trésors des puissants de l’Europe : ils sont devenus dangereux car très puissants et très riches, très influents. Philippe le Bel, roi de France, avait contracté une énorme dette auprès d’eux, qu’à cela ne tienne ! Il suffisait de décider grâce au Pape qu’ils étaient des hérétiques, qu’ils commerçaient avec le diable, et de les éliminer quasiment tous. Là aussi leur fabuleux trésor n’a jamais été retrouvé ! Je ne parle pas des missionnaires envoyés sur tous les continents : pour soit – disant sauver les âmes de ces sauvages possédés par les démons. On leur a ôté leurs croyances, leurs traditions, leur mode de vie. On les a habillés : leurs corps dénudés étant diaboliques, mais surtout, surtout on les a réduis à l’esclavage.  Desmond TUTU a dit à un blanc un jour « quand vous êtes arrivés on avait les terres, vous aviez les prières. Vous nous avez dit de prier. On l’a fait les yeux fermés, quand on les a ouverts on avait les prières et vous aviez les terres ». Tous ces actes, cette cruauté, cette fourberie, ne sont-ils pas diaboliques ? Et pourtant ils ont été commis pour et au nom de Dieu. Ce qui est un mensonge horrible car ils ont été commis pour la domination d’être humains sur d’autres pour se saisir de leurs richesses, or et terres en résumé pour le pouvoir et l’argent.

 

Actuellement ce sont les islamistes qui tuent, décapitent, volent et violent au nom de Dieu. Ils détruisent des monuments historiques, massacrent l’art : plus de danse et musique. Ils habillent les femmes en vêtements de mort. Eux aussi affectionnent les très jeunes vierges, des enfants ! Que ce soit la chasse aux sorcières des catholiques ou l’asservissement des femmes dans l’intégrisme musulman le slogan est : mort aux femmes ! Mais pourquoi la femme est-elle vécue comme tellement dangereuse ? Ils pensent qu’elles peuvent ensorceler les hommes avec leurs charmes : leur beauté, leur sensualité, leurs formes voluptueuses, leurs talents comme la cuisine (les fameux bons petits plats qui retiennent les maris à la maison) leur voix, leurs chants (pour les marins le chant des sirènes assurait une mort certaine). Bref pour les êtres de pouvoir, difficile de manipuler un homme amoureux et de le réduire en chair à canon. Le pouvoir des femmes bloque la fabrication d’hommes machine à tuer. De ce fait tout ce qui évoque le désir sexuel et la sensualité font obstacle à la guerre. Et lorsqu’une religion a la velléité de conquérir le monde, elle tue, casse, humilie et asservit la femme. Celle-ci n’a plus que le droit d’être un ventre, c-q-f-d il faut qu’elle fabrique de futurs soldats. Mais un ventre n’a pas besoin de réfléchir, de faire des études, d’exceller dans l’art de la danse et du chant. Un ventre n’a pas besoin de créer, voire d’aimer et d’être aimé. Il faut faire de cette femme un danger pour l’homme, un diable, une menace ! Par contre, je trouve quelques contradictions et invraisemblances chez les islamistes qui promettent aux kamikazes 72  vierges qui les attendent de pied ferme pardon de vagin ferme au paradis ! Est-ce à dire qu’ils ont alors le droit de devenir de lubriques fornicateurs ? 72 femmes à assouvir c’est plus de conquêtes que les 9/10ème des hommes ont dans leur vie terrestre. Il faut avoir la santé et l’oisiveté pour ce faire. Je ne comprends pas trop ce que devient après le produit consommé ! y-a-t-il une date de péremption ? Comment le produit est-il recyclé après la perte de sa précieuse membrane ? Existe-t-il au paradis des chirurgiens spécialistes dans la reconstruction de la membrane ? On perçoit comment les religions sont faites par les hommes, avec leurs fantasmes, leurs contradictions, leur subjectivité et leurs traumatismes infantiles pas toujours bien résorbés. Mais est ce que nous nous sommes éloignés de l’animal ? Que nenni !

SPA de la Guadeloupe

Les pauvres animaux qui ont des caractéristiques communes avec les femmes ont été massacrés, torturés, brûlés vifs et assimilés au diable de la même façon. Les chats, ont été les principales victimes avec leur sensualité, leurs délicieuses facéties et leur ronron. Et oui ! il est le seul animal à émettre un son exprimant son plaisir ! Plaisir : horrible mot pour tous les intégristes de tout poil !    Au 17ème siècle, un ecclésiastique a inventé « l’orgue à chats ». Chaque chat était enfermé dans un casier tellement étroit qu’aucun mouvement n’était possible. Des piques en fer étaient fixées au bout des touches de l’orgue et venaient piquer la queue des chats qui hurlaient de douleur et de peur. On a même donné ce concert machiavélique en l’honneur du roi Philippe II. Belle charité chrétienne pour l’ecclésiastique inventeur !

La SPA de la Guadeloupe

 

Toujours au même siècle, en Ecosse, on a inventé le « souper du Diable » : on empalait des chats noirs vivants, ils rôtissaient 2 jours durant, les chats morts étaient remplacés par des vivants jusqu’à ce que leurs hurlements de douleurs provoquent l’apparition du diable qui là assouvissait les désirs des hommes. Quand l’histoire du chat rencontre celle de la sorcellerie ! quelle horreur !

Ne croyez pas que ce rejet des animaux à fourrure noire a cessé en ce 21ème siècle. Toutes les associations de protection animale savent bien qu’on place beaucoup moins bien les animaux à fourrure noire que les fourrures blanches ! Les croyances et superstitions ont la peau vraiment dure ! Cette dichotomie Dieu-Diable existe dans l’inconscient même au niveau de l’adoption d’un animal ! Ce comportement manichéen, sans aucune nuance, assez primaire et infantile explique que beaucoup d’animaux soient étiquetés comme représentant le bien et le mal : La colombe blanche appartient à Dieu, le serpent à diable.

La bible annonce qu’Adam et Eve, crées par Dieu vivaient dans le jardin d’Eden (personne ne l’a trouvé, mais les historiens sont nombreux à le situer entre le Tigre et l’Euphrate, les limons de ces 2 fleuves ayant donné des terres riches pleines de nutriments). Le malin qui a pris la forme d’un serpent a corrompu Eve en lui faisant croquer la pomme, elle-même a corrompu Adam et ils ont été chassés du paradis par Dieu et envoyés sur terre. Il a fallu là qu’ils apprennent à cultiver eux-mêmes, pour pouvoir se nourrir. De ce fait, ils sont devenus les premiers agriculteurs (à tout malheur, bonheur est bon !).

Par contre je n’ai jamais compris pourquoi on a nommé ce cartilage thyroïdien qui saille dans la partie antérieure du cou de l’homme : la Pomme d’Adam. L’homme n’aurait-il pas avaler le morceau de pomme que lui a donné Eve et de ce fait expulsé du jardin d’Eden ? Qui pourra le dire ?

La SPA de la GuadeloupeLa pomme de la discorde par contre ça c’est simple à comprendre. Ce qui est curieux c’est pourquoi les médecins ont choisi le serpent comme emblème sur leur caducée ? On le comprend mieux maintenant car la pharmacopée moderne soigne grâce aux toxines animales. Le venin de certains serpents, de scorpions et autres, tuent et guérissent à la fois. Cette créature qui assure une mort fulgurante à l’homme, devient thérapeutique.

Les défenseurs de l’Amazonie ont fait le constat suivant : de tous les arguments utilisés pour stopper cette déforestation dévastatrice : Amazonie, poumon d’oxygène de la terre, perte de la richesse de sa biodiversité : des milliers d’animaux et de plantes perdus à tout jamais, la mise en danger des indiens qui y vivent, la perte de leur habitat, de leur culture, rien n’y a fait ! Le seul argument qui semblerait fonctionner c’est la richesse que peuvent en retirer l’industrie pharmaceutique et cosmétique. En effet les scientifiques découvrent en permanence des toxines animales thérapeutiques et des plantes ignorées à ce jour pouvant guérir cancer et autres. Sans parler des bien-faits qu’elles apportent à la beauté : il existe actuellement des crèmes de soins à base de venin de serpent. Cela a été créateur d’emplois : des hommes expérimentés parcourent les continents pour recueillir ce précieux venin des serpents les plus venimeux et les biologistes arpentent la jungle et savanes en quête des plantes miraculeuses et rares. Sans parler des pépiniéristes qui sont en train de devenir milliardaires en fournissant de quoi replanter toute cette forêt anéantie, eux aussi en quête des espèces risquant de disparaître définitivement. L’industrie du bois, et l’élevage de bovins qui sont à la source de cette déforestation risquent de chuter grâce à ces animaux qui peuvent devenir les sauveurs de l’humanité. Alors les humains continuez à mettre la mue de la peau d’un serpent dans votre porte-monnaie comme porte bonheur car l’animal symbole de mort et du diable va devenir très prisé !

 

* Autres créatures des ténèbres la chouette et le hibou. L’être humain ignore que ces oiseaux de mauvaise augure qu’on cloutait autrefois vifs aux portes pour éloigner les mauvais sorts, sauvent les cultures en engloutissant quantité d’insectes et de rongeurs nuisibles pour elles.

* Le renard qui infatigable parcoure des dizaines de kilomètres par jour pour chercher à manger englouti par an 6000 souris, mulots et campagnols. Que deviendrait-on sans eux ? Alors l’associer au démon à cause de sa fourberie et de sa ruse, c’est vraiment ignorer les services qu’il rend à l’humanité. Oui, il croque bien quelques poules car il vit ordinairement à la lisière des forêts et dans les bois non loin des habitations des hommes.

 

La SPA de la Guadeloupe* La chauve-souris est censée être le met favori des sorcières. Ce mammifère est tellement étrange : il peut dormir suspendu la tête en bas. Ce n’est pas un oiseau et il vole, il ne pond pas d’œuf et nourrit tous ses petits comme tous les mammifères. Sa morphologie semble la faire venir tout droit de la préhistoire. Elle sait en volant contourner tous les obstacles. On l’a accusée de sucer le sang des hommes, quel manque de sens de l’observation, elle est fructivore, et se nourrit d’insectes nocturnes.   Elle est donc très utile comme le crapaud ce sont des insecticides naturels. Pourtant elle aussi comme la chouette a été cloutée vive aux portes des masures.

Avec tous ces exemples d’animaux vécus comme terrifiants et n’inspirant qu’épouvante et besoin de les éliminer si possible en les faisant souffrir, on perçoit à quel point l’être humain est resté au niveau de sa subjectivité, de ses angoisses de mort et de ses propres projections. Il projette sur un animal qui lui est plus qu’utile et nécessaire, le mal et la mort ; alors qu’ils s’inscrivent dans la chaîne alimentaire pour nous permettre à nous humains de manger céréales, fruits et légumes et d’avoir herbes et fleurs sauvages à brouter pour les troupeaux sans compter les herbes médicinales pour nous soigner.

Etre dans la protection animale pour moi c’est aussi réhabiliter ces soi-disant nuisibles pour cesser cette injustice, et si possible cette stupide cruauté qui fait que l’homme ne voit pas plus loin que le bout de son nez. On ne voit rien, on ne décode rien, on n’analyse pas et on ne réfléchit pas, mais on tue sans vergogne ces soit- disant « malfaisants ». En les décrétant créatures du diable alors que normalement c’est Dieu qui a crée tout ce qui est vivant sur cette terre ! C’est ce que disent les religions ! Belle contradiction.

Oui, bien sûr le mal existe, pour ma part, j’ai cherché diable dans le végétal et chez l’animal, je ne l’ai jamais trouvé. L’animal est régi par la reproduction des petits et de l’espèce. Quand ses pulsions agressives se déclenchent c’est pour la protection de son territoire et de son habitat ou pour l’élection du chef de clan. En effet le vieux mâle dominant doit céder la place au plus jeune et au plus fort. Ceci pour la qualité de la saillie qui de ce fait pourra assurer la perpétuation de l’espèce et la défense du clan. Le but de ces combats n’est absolument pas la mise à mort, si la mort survient elle est accidentelle. Par exemple blessures qu’il ne peut pas nettoyer et qui s’infectent. Nous les humains nous devrions bien comprendre cela : il y avait les tournois où les chevaliers combattaient aux couleurs de leur belle, idem les duels à l’épée, actuellement nous avons encore les toréadors qui lancent les oreilles de ce pauvre taureau lâchement massacré à la dame leur son cœur.

 La loi de la jungle est simple : proie-prédateur. Le pire des prédateurs est et restera l’homme car seules les cultures primitives savent prélever dans la mer, les rivières, les forêts et les prairies ce qu’il leur faut pour se nourrir. L’homme dit « civilisé », lui détruit tout ce qu’il juge inutile et improductif au nom du Dieu Dollar. Si le diable existe c’est en l’homme qu’il faut le chercher, car il peut aller jusqu’à maltraiter sa progéniture, l’abîmer à vie par des abus sexuels, la vendre à des pervers pour s’enrichir ou l’exploiter par un travail indu. Ces diableries d’hommes ont été symbolisées dans l’inconscient collectif par les vampires, les loup garous, et tous ces mauvais esprits qui se métamorphosent en chiens, chats et autres pour faire le mal.

La question que je me pose souvent est : est-ce le monothéisme qui a induit cette rigide dichotomie Dieu-Diable avec leur guerre incessante pour obtenir le maximum d’âmes d’humains ? Dans l’Indouisme , il y a une multitude de Dieux. J’aime pour ma part beaucoup GANESH car  il a une tête d’éléphant. Il est censé supprimer les obstacles. Beaucoup de Dieux et de Déesse ont des têtes d’animaux. Cela supprime la dichotomie animal de Dieu ou du Diable, la preuve : la réincarnation. L’être humain peut se réincarner en animal et inversement. Pour les Indous, la mort n’est qu’une étape, elle n’est donc pas vécue comme aussi anxiogène que dans le monothéisme. La mort est alors source de joie car elle poursuit le voyage de l’âme : quand on meurt, on renaît. La réincarnation fait de l’homme le propre artisan de son destin puisque c’est par ses actes qu’il montera dans l’échelle ou redescendra. L’arrêt de cette réincarnation c’est l’illumination, le nirvana. C’est le passage de l’enveloppe charnelle à l’énergie pure. Les Indous croient en des apocalypses régulières pas en l’apocalypse signant la fin du monde. L’Indouisme ainsi que le Bouddhisme (Inde, Japon, Chine) nécessitent un incommensurable respect pour le vivant, le végétal, l’animal et bien sûr l’être humain. On est loin des reproches dont on nous assène quand on protège les animaux : « Vous feriez mieux de vous occuper des êtres humains ! » Là aussi cette fichue dichotomie : alors il y aurait les bons protecteurs et les mauvais !! Ciel ! Puissent les Dieux retirer les œillères des humains afin qu’ils comprennent que la vie est sacrée. Quelque soit la forme qu’elle prend, même minuscule (fourmis, coccinelle etc..) on se doit de la protéger, c’est notre devoir sur terre puisque nous somment censés être l’espèce supérieure. Avec les découvertes que les scientifiques font en permanence sur le cerveau des éléphants, des primates, et des grands mammifères marins cela risque de ne plus être vrai. Car actuellement nous humains nous nous gavons d’images  d’écran souvent sans utiliser notre intelligence, nous nous gavons de jeux vidéo qui vident la cervelle, empêchant toute analyse et réflexion alors qu’on pense être des génies en gagnant.

 Un écrivain Kabyle a raconté son premier jour d’école : il jubilait avec ses crayons neufs, son cartable et ses cahiers neufs. En attendant son père qui devait le conduire à l’école, il vit une fourmilière et se mit à donner des coups de pied dedans et à écraser le maximum de fourmis. Son père en voyant cela jeta ses crayons à terre, ses cahiers et les piétina avec la même rage qu’il avait manifestée avec les fourmis. Le petit garçon éclata en sanglot et demanda à son père pourquoi il avait fait cela. Le père lui répondit qu’il pouvait remplacer crayons et cahiers, mais lui pouvait-i remplacer une seule des fourmis qu’il avait tuées ? Il lui dit qu’après l’école, il l’amènerait près d’une fourmilière et qu’il lui expliquerait leur vie, leur travail permanent qu’elle exécutent et leur solidarité au sein de la fourmilière. Voilà une très belle histoire.

Je m’appelle Marie-Aude ABANE, et je suis Kabyle, Berbère et psychologue.                         

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *